L’École de Nancy et l’architecture

Lorsqu’on évoque l’Art Nouveau à Nancy, on pense évidemment à l’architecture. La ville étant le foyer de ce nouvel art aux formes végétales, on suppose de fait que l’architecture témoigne au sein de la ville de ces formes naturalistes. Pourtant, l’École de Nancy, mouvement local précurseur de l’Art Nouveau,  se lance assez tard dans la construction et privilégie au départ les arts décoratifs avec la verrerie, le mobilier, la peinture. À tel point que le premier édifice Art Nouveau reconnu dans la ville est dû à un architecte parisien, Henri Sauvage, qui construit en 1901 la villa Majorelle, ou villa “Jika”.

Ainsi, à la suite du premier projet d’Henri Sauvage, des architectes nancéiens tels que Lucien Weissenburger, Émile André, ou encore César Pain, vont changer le visage de Nancy, assistés des maîtres de leur temps tels que le verrier Jacques Gruber, ou encore les fabricants de mobilier Eugène Vallin et Louis Majorelle.

On voit ainsi fleurir à Nancy de multiples villas luxueuses, côtoyées par les grands projets urbains que constituent le Parc de Saurupt et la rue Félix Faure. Partout, on met les formes végétales de cet Art Nouveau au service des élites, tout en adaptant les motifs à des classes sociales moins fortunées, mais tout autant demandeuses de ce nouveau style très en vogue.

Cependant ce patrimoine, réputé au début du XXe siècle et faisant de Nancy, après la capitale, une ville incontournable de l’Art Nouveau, a quelque peu souffert. Ces habitations, décriées dans les années 60, ont pour beaucoup échappé de peu à la destruction, mais bénéficient aujourd’hui de nombreuses campagnes de restauration et de valorisation, qui cherchent à redonner du cachet à ce témoignage local.

Ce sont ces habitations disséminées dans Nancy que nous avons souhaité mettre en valeur au sein de ce projet, en y mettant en avant les témoignages les plus remarquables.

Auteurs : Noémie Michel & Alexandre Miot